Alors que certains articles de presse semblent prendre un certain plaisir à tirer à bout portant sur les « capitalistes » qui sillonnent les ciels sur un jet privé de luxe, alors que les peuples sont cloués à terre par les interdictions dues à l’épidémie, jettons un regard sur la situation réelle.
L’aviation à la gogne ?
Apparemment, l’aviation est cible de critiques et de crises à la fois. Dans les mois passés, certains soi-disant experts clamaient, avec une certaine complaisance, une diminution de 10 % des vols, au moins dans certains pays, due au fait que les gens auraient honte de voler, à cause de la pollution créée par les avions. Comme j’ai déjà écrit ici, d’une part la pollution des avions est produite en grande partie à plus de 10.000 m, donc les particules ne nous sont pas projetées à la figure comme dans le cas des voitures, mais elles ont le temps de se mélanger à la pluie. D’autre part, alors que pour les voitures il y a plein d’alternatives, des voitures électriques aux transports publics, pour les avions on n’a pas d’alternative, vu qu’il faut attendre au moins une dizaine d’années pour les avions électriques.
Il est dès lors contre-productif, à mon avis, de s’acharner contre les avions, qui permettent aux peuples et aux entreprises d’échanger et d’unir leurs efforts pour les progrès de l’humanité.
De 80 à 90 % des avions de ligne sont cloués au sol en Europe et aux États-Unis
Non seulement certaines compagnies aériennes, comme Air France, ont déjà dû être secourues par l’État (l’État français y a augmenté sa participation), mais même Airbus n’a reçu aucune commande pour le mois de mars, alors que, en mars 2019, avait reçu environ deux centaines de commandes.
Ce n’est pas l’aubaine pour les jets privés
Essayons d’analyser ce graphique, qui montre l’index de la demande de vols privés du 8 janvier au 5 avril 2020, prenant comme base 100 % le niveau de la demande du 1er mars, afin de de comprendre la tendance de la demande pour la location de jet privé. On remarque tout de suite que la ligne grise de l’Asie montre une brusque flexion les tous premiers jours du mois de mars, alors que la demande de location de jet privé intra-européenne, ligne orange, demeure stable. Cela est dû au fait que l’épidémie de coronavirus a débuté d’abord en Chine et en Asie, provoquant des restrictions au trafic aérien.
Vers mi-mars, la demande de vols privés augmente en Europe, car pas mal de compagnies aériennes ont réduit ou suspendu certaines liaisons, obligeant certaines passagers à faire recours à la location de jet privé. Après la mi-mars, le confinement et les restrictions toujours plus importantes à la navigation aérienne ont fait chuter aussi la demande de vols privés.
Le graphique s’arrête au 5 avril, mais il y a fort à parier que la demande de vols privés a continué à descendre jusqu’aujourd’hui, pour plafonner un peu en dessous de 50 % par rapport au niveau du 1er mars.
Quant aux États-Unis, l’index a suivi celui de l’Europe, avec des variations plus extrêmes. Si l’on regarde le graphique ici à gauche, qui représente la variation de la demande de vols privés à l’arrivée en Europe du 10 au 20 avril 2020 par rapport à 2019, on peut en conclure que la destination qui a subi la moindre diminution est l’Allemagne, Le pays qui a su mieux contrôler l’épidémie.
La demande de vols privés de l’Europe pour l’Asie, et vice versa, augmente fortement
Si l’on regarde le graphique ci-dessous, on constate une grande augmentation de la demande de vols privés entre l’Europe et l’Asie. Cela est dû probablement au fait que surtout la Chine a progressivement ôté les restrictions au trafic aérien, à partir de début avril, suite à la diminution progressive de l’incidence du coronavirus dans ce pays, jusqu’à sa disparition totale.
Les prévisions pour l’avenir de la location de jet privé
À mon modeste avis, comme j’ai déjà écrit ici, vu que l’utilisation des jets privés expose beaucoup moins à la contagion virale par rapport aux avions de ligne, car on évite la promiscuité aux aéroports et dans les avions, la demande de vols privés augmentera aussi pour les trajets à l’intérieur de l’Europe, surtout au fur et à mesure que la fin progressive de l’épidémie permettra d’enlever les actuelles restrictions aux voyages.