Un jet privé supporte la turbulence mieux qu’un jet de ligne ?

Les jets privés sont-ils plus ou moins turbulents que les avions commerciaux?

Les jets privés ont certainement l’air aérodynamique, mais en ce qui concerne les turbulences, les jets privés souffrent-ils plus ou moins que les avions commerciaux? Alors que les jets commerciaux ont la taille de leur côté, les performances supérieures d’un jet privé réduisent-elles la menace de turbulence?

La réponse est à la fois oui et non. Les jets privés sont moins susceptibles de rencontrer de la turbulence que les avions commerciaux, car ils ont une montée plus rapide et naviguent généralement au-dessus de la turbulence. Mais lorsque les jets privés subissent des turbulences, leur petite taille signifie qu’elles peuvent sembler plus violentes pour les passagers que dans un avion commercial plus grand.

Météo à basse altitude

Tous les avions ont ce que l’on appelle un «plafond de service», une altitude au-delà de laquelle l’avion ne peut maintenir une marge de sécurité entre sa vitesse maximale et sa vitesse de décrochage. L’altitude de croisière désignée sera juste en dessous de ce plafond. Pour les avions à réaction commerciaux, ce plafond se situe généralement à environ 39.000 pieds, ou 11880 m, avec des avions comme le B747 comme la rare exception. Cependant, les avions à hélices, comme le DHC-8, ont des altitudes de croisière encore plus basses d’environ 27 000 pieds, ou 8229 m.

La turbulence est souvent causée par les conditions météorologiques et elle reste généralement autour des niveaux inférieurs, là où il y a le plus d’humidité dans l’air. Les jets commerciaux et privés peuvent sortir de cette bande de temps dégueulasse, mais les équipages de turbopropulseurs doivent malheureusement passer tout leur vol dans cette zone. Bien que la plupart des turbulences se produisent à bas niveau, les cellules orageuses en colère (appelées cumulonimbus) se dilatent à mesure que leur énergie s’intensifie. Celles-ci ne dépassent pas souvent 35 000 pieds. Mais parfois, ils peuvent atteindre une hauteur de 39 000 pieds, traversant cette zone par temps clair.

Ainsi, lorsque les cumulonimbus ont atteint ces niveaux supérieurs, la plupart des jets commerciaux ne peuvent pas les surpasser et doivent plutôt essayer de naviguer dans la cellule. Mais les jets privés ont encore beaucoup de performances en main à ces niveaux et peuvent grimper au-dessus des niveaux turbulents jusqu’à 51 000 pieds, ou 15544 m,  si nécessaire. Bien sûr, cela signifie qu’un jet privé peut subir des turbulences pendant la montée ou la descente, mais rarement pendant la croisière.

Les différents causes de la turbulence

• La turbulence peut être causée par de l’airs chaud qui monte vers le haut, surtout en présence de nuages épais ou d’orages.
• Elle peut aussi être causée par un avion qui vole devant les nôtres, voilà pourquoi on cherche toujours à éviter de voler dans le sillage d’un autre avion, qui est d’autant plus dangereux que l’avion est gros.
• La turbulence de haut niveau est généralement causée par les courants-jets. Un courant-jet ou courant d’altitude est un courant d’air qui se déplace rapidement et limité en largeur qui est présent dans l’atmosphère. Ces énormes bandes de vent s’étendent sur les continents et peuvent être vues de l’espace. En raison de leur taille, ils sont souvent impossibles à éviter. Mais les courants jets sont généralement situés entre 30 000 et 39 000 pieds, en dessous de l’altitude de croisière des jets privés. Les courants-jets qui se présentent au-dessus de cette altitude sont beaucoup plus faibles, ils ne généreront donc pas la même quantité de turbulence.

Planifier à l’avance

Avant un vol, les pilotes examineront l’altitude et l’emplacement prévus des conditions météorologiques et des courants-jets, afin de savoir à quel moment s’attendre à des turbulences. Pour les pilotes professionnels, il n’y a pas grand-chose à faire si une énorme masse météorologique rencontre leur altitude de croisière. Si la bande météorologique est trop grande pour être évitée, les équipages doivent s’y appuyer dessus, en informant peut-être le personnel de cabine et en mettant les ceintures de sécurité.

Mais les jets privés ont un horaire beaucoup plus flexible et peuvent refiler leur plan de vol pour éviter ces zones de turbulence à l’avance. en tout cas, les sièges qui moins subissent dessousles secouements et les sursauts dus à la turbulence sont ceux à la hauteur de l’aile.

Questions de taille

En cas de turbulence, un gros avion de ligne comme un Boeing 747 absorbera une grande partie des mouvements violents. En raison de son poids élevé, il peut résister au mouvement de l’air et augmenter le confort des passagers. Un avion plus petit ne pourra pas résister aussi facilement à la turbulence, car moins un avion a de poids, plus il est susceptible d’être emporté dans les courants d’air. Étant plus petits, les jets privés sont les principaux candidats à la turbulence de sillage. C’est à ce moment que le sillage fait par un gros avion en avant perturbe le flux d’air de l’avion suivant. Les petits avions qui tentent de voler dans ce sillage seront ballottés dans les airs comme une feuille et seront rendus complètement incontrôlables.

Il y a eu plusieurs accidents impliquant ce genre de turbulence, un jet privé a même été renversé car il a volé dans le sillage d’un A380. Pour cette raison, il est désormais obligatoire pour les petits aéronefs d’attendre au moins 2 minutes avant de pouvoir décoller après un aéronef plus lourd. Cette image ci-dessous montre ce qui peut arriver lorsque la turbulence de sillage n’est pas correctement respectée. Le pilote de l’avion qui s’est écrasé au sol a commis l’erreur de décoller dans le sillage d’un avion qui avait décollé juste 39 secondes avant le sien. Dès lors, son avion est devenu incontrôlable.