La planète se réchauffe, la qualité de l’air s’empire, rien qu’en Europe il y a des centaines de milliers de morts prématurées chaque année à cause de la pollution de l’air. Les états essaient de promouvoir l’utilisation de moyens de transport non polluant et les énergies renouvelables pour produire l’électricité. D’ici le milieu du siècle, les émissions de gaz à effet de serre provenant des transports devront être au moins 60% moins élevées qu’en 1990 et rester fermement sur la voie de zéro. Les émissions de polluants atmosphériques provenant des transports qui nuisent à notre santé doivent être radicalement réduites sans délai. Pour ce faire, il faut encourager les investissements de l’industrie et l’utilisation de technologies propres par les consommateurs, à moyen de subventions de tout genre. Pour financer ses subventions, les états font recours à une taxation de plus en plus importante sur les énergies fossiles.
C’est dans ce contexte que de voix s’élèvent, de plus en plus nombreuses, pour introduire une taxation des carburants pour les avions, dont le plus utilisé est le kérosène, carburant des jets.
En particulier, ceux qui réclament pour une taxation du carburant des voitures qu’ils jugent trop élevée, déplorent l’absence de taxation sur le kérosène.
Pourquoi taxer le carburant des avions, kérosène, ne va pas résoudre grand-chose
- En premier lieu, les avions polluent l’air à des altitudes très éloignées de nos poumons. Les particules fines, PM 2,5 et PM 10, peuvent ainsi se mélanger à l’humidité atmosphérique et tomber au sol avec la pluie. Par contre, les particules émises par les voitures peuvent être facilement inhalées, étant tout proche de nos narines.
- En deuxième lieu, les émissions polluantes des avions ne représentent qu’une partie infime des émissions globales de CO². Selon le GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le transport compte pour 14 % des émissions globales. Selon la Commission Européenne, le transport aérien compte pour 12,6 % des émissions du transport. Cela veut dire que le transport aérien compte pour à peine 1,8 % des émissions globales de CO2, voir images ici à droite, sources: EPA, Agence Pour la protection de l’environnement des USA pour la première, Commission Européenne pour la deuxième.
- En troisième lieu, le transport aérien est un outil formidable pour permettre aux peuples, aux entreprises et aux états de se connaître, d’échanger, de promouvoir la formation d’une communauté globale, qui est indispensable à la résolution de problèmes comme le réchauffement climatique, la pollution de tout genre, la lutte aux maladies, etc.
- J’ai déjà écrit ici sur les avions électriques. Malgré les progrès réalisés, il n’y a pas d’alternative viable à court terme aux avions à kérosène, alors que les voitures électriques sont déjà une alternative économiquement viable aux voitures à combustion. Idem pour les chaudières au fioul, et les centrales électriques thermiques. Dans le premier cas, introduire une taxation ne pourrait accélérer que marginalement la transition écologique, alors que dans les autres cas, une taxation élevée promeut l’adoption de technologies plus écologiques.
- En dernier lieu, le transport aérien est déjà suffisamment cher sans qu’on y ajoute des taxes qui pénaliseraient la forme de transport plus rapide et efficace qui soit.
Donc réfléchissons avant de réclamer la taxation du kérosène.
Et vous qu’est-ce que vous en pensez? Merci d’exprimer vos opinions dans les commentaires.