Désastres du Boeing 737 Max : les vraies causes

Le 10 mars 2019 un Boeing 737 Max s’est écrasé au sol 10 minutes après le décollage à Bishoftu, en Éthiopie. 157 personnes moururent dans l’accident. Quelques mois plus tôt, un autre Boeing-737 Max s’était écrasé en Indonésie, toujours quelques minutes après le décollage, tuant les 189 personnes à bord du vol 610 Lion Air.

Depuis, une enquête judiciaire a été ouverte pour déterminer les responsabilités de Boeing. En effet, les deux boîtes noires des des avions ont dévoilé des comportements presque identiques. Les avions ont tout simplement piqué du nez après le décollage, sans que les équipages aient pu corriger leur trajectoire. Voilà pourquoi la responsabilité de l’avionneur semble être engagée.

L’empressement à battre la concurrence d’Airbus

En 2010, Airbus a renouvelé son avion le plus vendu, l’A320, un bimoteur transportant environ 200 passagers sur de courtes et moyennes distances. L’A320 Néo est équipé avec de jets plus puissants, qui lui permettent une économie de carburant de 15 %. L’innovation ne requiert pas une formation supplémentaire des pilotes qui utilisaient déjà le premier A320, de sorte que les compagnies aériennes peuvent économiser de l’argent. Regardez les ventes de l’Airbus A320 Néo en 2011, largement surpassé par celle du nouveau Boeing-737 Max en 2012:

Commandes du Boeing 737 Max et commandes de l'Airbus A320 néo
Commandes du Boeing 737 Max et commandes de l’Airbus A320 néo

Immédiatement, Boeing avait répondu qu’elle aurait aussi amélioré le concurrent de l’Airbus A320, le Boeing 737, en augmentant la puissance de ses moteurs, tout en diminuant sa consommation. Comme pour Airbus, Boeing avait garanti qu’aucune formation supplémentaire n’aurait été nécessaire, sinon deux heures de formation sur tablette.

Le problème de l’hauteur du 737 Max

Regardez l’image ci-dessous : le nouveau Boeing-737 Max était trop bas pour permettre l’installation de moteurs plus grands et plus puissants. Boeing à bientôt communiquer qu’ils avaient résolu le problème.

Emplacement des moteurs du Boeing 737 Max
Emplacement des moteurs du Boeing 737

Un stratagème risqué

La solution : avancer l’emplacement du nouveau moteur sous les ailes, de sorte que il serait positionné plus haut, même plus haut que les ailes. Voir l’image ci-dessous.

 

Boeing 737 Max: jets
Boeing 737 Max: jets

Le problème du stalle

L’avancement des moteurs a comporté néanmoins un effet inattendu : l’appareil, lors du décollage, à la tendance à monter trop verticalement. comme j’ai expliqué dans un post précédent, les avions décollent et volent grâce à une dépression qui se forme au-dessus de leurs ailes. Évidemment, s’ils montent avec un angle trop proche de 90°, la dépression ne peut plus le soulever, exerçant une poussée latérale plutôt que vers le haut au fur et à mesure que l’on approche une montée complètement verticale.

La solution de Boeing, cause principale des deux accidents

Au lieu de concevoir à nouveau l’avion, Boeing a créé un logiciel qui corrige automatiquement la trajectoire trop verticale de l’avion.

Les responsabilités de Boeing

  1. Primo, les deux accidents ont démontré que ce logiciel, devant corriger la trajectoire de l’avion sur la base des indications fournies par des senseurs, peut contraindre l’avion à piquer du nez, par exemple lorsque les indications des senseurs sont fautives.
  2. Deuxio, si le logiciel fait piquer du nez l’avion, il y a une procédure pour sa trajectoire. Ceci a mis en évidence deux problèmes :
  • cette procédure n’a pas fonctionné dans le cas de désastres en Éthiopie, vu que les deux pilotes l’avaient exécuter
  • pire, voulant inciter les compagnies aériennes à acheter un avion qui, comme son concurrent Airbus A320 néo, ne requiert aucune formation supplémentaire, Boeing n’avait même pas mentionné l’existence de ce logiciel. ceci engage sa responsabilité et celle de l’administration fédérale de l’aviation des États-Unis (FAA) qui avait homologué l’avion.

Les conséquences pour Boeing et les jets privés

Tout cela jette une ombre sur la fiabilité des avions et du transport aérien en général, arrivant même ébranler, quoi que légèrement, la confiance du public en la fiabilité des jets privés.

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