Airbus s’est fixé comme objectif majeur de développer le premier avion commercial sans émissions au monde. L’avionneur présente désormais trois concepts spécifiques à cet effet. Ils « représentent chacun une approche différente pour parvenir à un vol sans émissions », a annoncé le groupe lundi 21 septembre. Il va de soi que la même technologie sera applicable au jet privé.
Tous ces concepts, appelés Zero E, reposent sur l’hydrogène comme principale source d’énergie. Le constructeur appelle cela une « option qui, selon Airbus, est extrêmement prometteuse en tant que carburant d’avion propre ». Le PDG Guillaume Faury parle d’une «vision courageuse pour l’avenir du vol sans émissions» et «d’un moment historique pour le secteur de l’aviation commerciale».
Trois concepts différents
Le premier concept est un avion pour 120 à 200 passagers qui peut parcourir 2000 miles nautiques ou 3700 kilomètres et est propulsé par deux turboréacteurs modifiés de manière à fonctionner avec l’hydrogène. De tels moteurs alimentent aujourd’hui presque tous les avions à réaction civils – bien sûr, ils sont alimentés par du kérosène comme carburant. Les réservoirs pour l’hydrogène liquide sont situés dans le nouvel avion Airbus Zero E derrière la cloison de pression arrière à l’arrière de l’avion.
Le deuxième concept est un turbopropulseur à aile haute, dont les moteurs seront modifiés pour fonctionner à l’hydrogène au lieu du kérosène. Il peut accueillir jusqu’à 100 passagers et a une autonomie d’environ 1000 miles nautiques ou 1850 kilomètres.
Le concept numéro trois est un soi-disant avion à corps d’aile mixte. Il s’agit d’un mélange d’un avion conventionnel et d’une aile volante dans laquelle les ailes coulent doucement dans le fuselage. il s’agit là d’un avion propulsé par huit moteurs électriques, qui seront alimentés par le courant fourni par des cellules à combustible, alimentées à l’hydrogène, comme celle de certaines voitures, par exemple la Toyota Mirai. Tout comme le concept turboréacteur, il devrait pouvoir parcourir environ 3700 kilomètres et accueillir jusqu’à 200 passagers. L’avion est sans fenêtres, à la place il y aura des écrans sur lesquels seront projetés les images de ce qu’on pourrait voir à l’extérieur s’il y avait des fenêtres.
Les aéroports doivent suivre
«Ces concepts nous aideront à rechercher et à développer la conception du premier avion commercial neutre pour le climat et sans émissions au monde, que nous souhaitons mettre en service d’ici 2035», déclare Faury. Avec le soutien des gouvernements et des partenaires industriels, le défi du passage à l’hydrogène sera relevé. Airbus souligne que les aéroports devront également modifier leur infrastructure de ravitaillement en hydrogène.
En juin, la France s’est fixé comme objectif de développer des systèmes de propulsion à l’hydrogène pour hélicoptères et avions. Entre autres choses, le gouvernement a également exigé une voiture sans émissions d’Airbus en échange de son aide. En juillet, la Commission européenne a également adopté une stratégie sur l’hydrogène destinée à contribuer à rendre l’Europe climatiquement neutre d’ici 2050.